Radja Nainggolan, l'indiscutable International...
Après un été chahuté, Radja Nainggolan est devenu International... à Milan. Le Ninja veut briller avec son nouveau club, et prendre sa revanche.
- Publié le 14-09-2018 à 18h29
- Mis à jour le 15-09-2018 à 09h03
Après un été chahuté, Radja Nainggolan est devenu International... à Milan. Le Ninja veut briller avec son nouveau club, et prendre sa revanche.
Un seul match mais un but et surtout une première victoire en championnat pour l’Inter. Radja Nainggolan n’a eu besoin que de 78 minutes face à Bologne il y a deux semaines pour mettre tout le monde d’accord. Car les Nerazzurri étaient déjà sous pression après leur mauvaise entame : un partage et une défaite. Mais l’Anversois est parvenu à faire sauter la soupape en apportant sa solidité dans les duels, sa défense intraitable, ses relances tranchantes et son efficacité devant le but.
Le soulagement est double. D’abord pour l’entraîneur Luciano Spalletti qui pourra désormais compter sur son Ninja. Puis pour le joueur lui-même qui doit faire parler de lui sur le terrain et non plus en-dehors. Il est vrai que l’été du milieu de terrain n’a pas été de tout repos sur le plan médiatique.
À commencer par la terrible désillusion de sa non- sélection pour la Coupe du Monde à la fin du mois de mai. Dans la foulée, celui qui était alors toujours Romain criait son ras-le-bol haut et fort avant d’annoncer sa retraite internationale.
"J’ai toujours tout donné pour être présent et représenter la Belgique. Malheureusement, être soi-même n’est pas bien pour certains…", écrivait-il.
Pendant que ses petits camarades Diables Rouges étonnaient toute la planète foot depuis la Russie, Nainggolan devait encaisser un nouveau coup dur. L’AS Roma le poussait vers la sortie par nécessités financières. Direction l’Inter Milan.
"Quitter la Roma n’était pas mon idée, c’est le club qui voulait me vendre", lançait-il. "Mais c’est une décision que je respecte. L’Inter me voulait vraiment, plus que n’importe quel autre club."
Les vacances du désormais ex-Diable Rouge n’ont pas été moins chahutées. Un accident de voiture à bord de sa Ferrari au début du mois de juillet puis une blessure à la cuisse dans un match de préparation contre le club suisse de Sion qui le privait d’une préparation optimale et des deux premières rencontres de Serie A avec son nouveau club.
Pendant ce temps, il faisait tout de même parler de lui… négativement. Fin août. Lors d’une soirée en boîte de nuit, Nainggolan a été filmé et interpellé par un fan : "Demain tu dois jouer, rentre dormir à la maison". Le Belge lui a répondu… en lui montrant son majeur. Ce geste a eu le don de créer la polémique. Une de plus pour le sulfureux milieu de terrain de 30 ans.
Mais le voilà désormais prêt à démarrer une nouvelle page de sa vie. Radja Nainggolan est à l’aube d’une saison très importante dans un club qui compte énormément sur lui. Surtout lorsque l’on connaît les programmes des Nerazzurri. Une petite mise en bouche face à Parme ce dimanche puis le début des choses sérieuses avec la Ligue des Champions et la venue de Tottenham. Le mois d’octobre sera ensuite rock and roll : l’AC Milan et la Lazio en championnat, le PSV et le FC Barcelone en C1…
Radja, à toi de jouer pour prendre ta revanche !
>> 4 >>
Nainggolan a signé un contrat de 4 ans, dont une en option. Il est désormais le plus gros salaire de l’Inter, à égalité avec Mauro Icardi : 4,5 millions € net par an, sans bonus. C’est plus que ce qu’il touchait à la Roma (environ 4,2 M €). Le Ninja fait désormais partie des dix joueurs les mieux payés de Serie A - il est le premier Belge devant Dries Mertens (4 millions € à Naples) et Dennis Praet (1,4 million à la Sampdoria) -, mais loin derrière Cristiano Ronaldo (31 M € à la Juventus).
Plus haut, plus fort…
Après Piacenza, Cagliari et l’AS Roma, l’Inter est le quatrième club italien de Radja Nainggolan.
L’Anversois est arrivé dans la Botte en juillet 2004, en provenance des équipes de jeunes du Beerschot. Alessandro Beltrani, un agent italien, tomba sous son charme lors d’un match contre Mouscron. Piacenza déboursa 100.000 € pour le joueur âgé d’à peine 16 ans.
"Je l’ai pris sans hésiter car il possédait déjà des qualités hors du commun. En Belgique, il évoluait comme médian offensif comme aujourd’hui avec Spalletti mais il avait un centre de gravité bas et l’explosivité d’un pur médian", confie Renzo Castagnini, directeur sportif de Piacenza à l’époque.
Son premier match en pro, Radja le disputa le 28 mai 2006, contre Arezzo, en Serie B. Il remplaça Tommaso Bianchi lors de la défaite de Piacenza 2-3. Il venait d’avoir 18 ans. Il était fort comme un homme. Mais il dut attendre la saison 2008/2009 pour véritablement gagner ses galons de titulaire. Avant de filer à Cagliari, en janvier 2010. Et de devenir l’un des n°6 les plus appréciés du Calcio. Au point de séduire la Roma, en janvier 2014, qui l’acheta définitivement six mois plus tard, pour 15 millions €.
C’est Spaletti qui, lors de son passage à Rome, lui conféra un nouveau statut en le replaçant un peu plus haut dans le jeu, guidé par une matrice : "Radja a besoin d’espace", comme il l’a toujours répété. Et il lui en a offert en 2016/2017, en le plaçant en soutien immédiat d’Edin Dzeko avec derrière lui la paire Daniele De Rossi-Kevin Strootman. L’Anversois évolua plus haut et donc plus près du but où il exploite au mieux sa qualité de frappe. Et son travail défensif a changé : sa formidable capacité à répéter les efforts est désormais utilisée pour presser les défenses adverses plus que pour lutter pour la conquête du ballon au cœur de l’entrejeu. Nainggolan marqua 33 buts en 203 matches de Serie A avec Rome, dont 11 cette saison-là, son meilleur bilan, de loin…